Y a comme un hic

Nord du Mali

De mal en pire
Des hommes à nourrir
Du sable à boire
Des femmes à ravir
Des voiles à voir
Des bars à détruire

Y a comme un hic
Laïc et islamique
Alliance ethnique
Tyrannique

Nord du Mali

Touareg
Toi rex du désert
Chèche indigo
Quel legs ?
Saigneur bleu ?
Laïc violet

Y a comme un hic
Tombouctou
Tombeau fou ?
Beau foutoir

Notre Miroir

Cherchez l’erreur

© Mia Sfeir
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Pardonnez-moi, Marie

Je vous salue, Patrie pleine de crasse
Les frondeurs sont contre vous
Vous êtes salie entre toutes les armes
L’hérésie, le fric et la mitraille ont agi
Mère Patrie, terre de feu
Raillez les gourous et autres prêcheurs
Fortement, et à l’heure où rit plus fort
La haine 
© Mia Sfeir
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Souvenez-vous…

Souvenez-vous de la guerre. Nous étions tous planqués dans les abris souterrains (luxe), cages d’ascenseurs (standard plus), cages d’escaliers (standard), entre deux murs dans la chambre supposée être la plus safe de l’appartement (P(Vie)=1/100).

Souvenez-vous de l’humidité qui régnait dans les parkings transformés en dortoirs, et du casse-tête qui consistait à essayer de caser 5 membres d’une même famille dans un espace qui pouvait en contenir tout au plus 2.

Souvenez-vous des musiques poignantes de Majida El Roumy, de cet état paradoxal dans lequel elle nous plongeait en chantant « Ya Beyrouuuuuuuuuth ». Elle parvenait à nous faire avaler que même sous les bombes, avec des chars stationnés en bas de chez nous, sans électricité, sans eau, sans bouffe, avec des câbles qui pendent dans tous les sens, des communautés qui s’entretuent, des immeubles criblés de balles, des kidnappings à gogo, la queue aux stations services…on habitait la plus belle ville du monde, une ville-exemple, la « set el douniya ». Merci Majida de m’avoir appris ce qu’était le patriotisme et de m’avoir aidé dans mon travail – et devoir – de mémoire, durant mes années d’exil à Paris. Et sache, même si tu t’en fous, que je ne t’en veux pas d’avoir toi aussi cédé au bistouri, parce que c’est finalement conforme à ta démarche : aimer le Liban, vivre le Liban, ressentir le Liban, pour le meilleur et pour le pire. Je n’ai finalement pas besoin de te reconnaître pour t’être reconnaissante.

Souvenez-vous des parties de cartes et de tric-trac à la lueur des bougies. Pendant que le monde nous plaignait et que la France inventait l’expression « C’est Beyrouth ici! « pour désigner une situation de chaos total, nous étions étrangement – et dans une tranquillité déconcertante – préoccupés à parfaire notre technique de mélange de cartes ou de jet de dé.

Enfin, on y arrive, souvenez-vous de l’autre jeu de hasard (terme qui vient d’ailleurs d’une traduction française du mot dé « Al-Zaher »), le jeu des « arrivées-départs ». La règle en était simple, il s’agissait de deviner si l’obus se dirigeait droit vers nous (arrivée) ou s’il décollait de chez nous (départ) pour atteindre les cibles « ennemies ». Ennemies signifiant « pas géographiquement situées au même endroit que nous ». Souvenez-vous de ces moments passés à tenter d’identifier la destination et l’origine des projectiles.

Et là vous vous dites, pourquoi cette résurgence de vieux souvenirs de guerre après un été de folie passé à faire la fête ?

Eh bien parce qu’arrivées et départs. Parce que départs et arrivées. Et cette question : sommes-nous des projectiles ?

© Mia Sfeir

Et qui est donc cet homme ?

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Ki c ki ?

Ki c ki comate pendant que d’autres se gonflent de contenu à ne plus savoir qu’en faire ?
Ki c ki s’assoupit régulièrement pour mieux digérer les accès de colère et/ou joie et/ou adrénaline de son auteur ?
Ki c ki sert de réceptacle aux pensées titubantes d’une beyrouthine consciente de concevoir des comptines inspirées par des contextes à la con contrairement à ceux qui conceptualisent un contenu ?
Ki c ki a près de 50 visiteurs par jour depuis sa création mais un seul commentateur fidèle dénommé Laurent ?
Ki c ki est souvent visité par des dépressifs qui tapent Xanax dans leur recherche Google et tombent sur l’article « Dans la peau d’un tueur« , certainement déçus de ne pas trouver un revendeur de pilules trompe-le-cerveau, mais un article sur les excès de vitesse dans le bled ?
Ki c ki s’est très récemment offert le luxe de pouvoir diffuser des vidéos et qui espère ne pas avoir effrayé les fidèles avec sa première diffusion ?
Ki c ki vous remercie de venir de temps en temps lui rendre visite de Beyrouth et d’ailleurs, par hasard ou intentionnellement ?
Ki c ki vient de s’enquérir d’un post inutile pour avoir un peu de contenu utilement inutile ?
Ki c ki ne vous promet rien mais vous dit tout ?

C’est mon blog.

© Mia Sfeir


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To Behind the green door or not To Be

Lundi soir au Behind The Green Door, un endroit branché de Beyrouth,

On aurait pu voir débarquer :

On s’attache et on s’empoisonne, avec une cravate qui nous illusionne

Sauf que Christophe Maé, son vrai nom c’est Martichon. Et avec un nom pareil, on ne rentre pas au Behind (Ndlr. Pour faire cool et habitué, et parce que Behind the green door c’est trop long à prononcer quand on a bu, la tendance est à la circoncision…du nom j’entends).

On aurait pu être ébloui par les dents super blanches et bien alignées de :

Le penseur de Rodin était donc myope

Sauf que Christophe Willem, il est plutôt X Factor que Film X. Pour les inCULtes, Behind The Green Door est un grand classique du porno des années 70. Et Chris, il trouve que le sexe c’est mal.

Alors bon on aurait pu se rabattre sur :

Coucou c’est nous !

Sauf que Christophe Dechavanne est actuellement en tournage de lettres pour La roue de la fortune. Il a proposé d’envoyer son chien, mais le pauvre animal a fait une dépression à l’idée de quitter le plateau. Et au Behind, on n’aime pas les dépressifs.

Du coup lundi soir au Behind the green door, on a tout simplement vu débarquer :

Christophe Colomb

Ah non pardon, j’voulais dire :

Christophe Tout court

Cela dit, en y regardant de plus près… on n’est pas si loin :
Le premier est mort, le second a ressuscité d’entre les morts.
Le premier a été nommé vice-roi des Indes, le second épice ses nuits au Baron.
Le premier a découvert l’Amérique, le second a découvert le Montana à Saint-Germain.
Le premier a fait un carton dans la marine, pour le second c’est avec Aline
Le premier aime le bleu de la mer, le second aime le bleu des mots…et de ses lunettes.
En réalité, voilà comment il me voyait au Behind, tandis que je l’interrogeais, totalement subjuguée par sa petite moustache blanche :

J’appris qu’il avait passé un très bon moment dimanche au Music Hall. En gros, le concert ça donnait à peu près ça : 

Pour sa première au Liban, on a déployé les gros Schtroumpfs.

Je ne pu m’empêcher de lui demander si la vie en bleu était plus sympa que la vie sur terre. Il m’assura s’y être rudement habitué et y avoir même pris goût. Je me dis alors que tant qu’à faire, on n’avait qu’à tous s’y mettre. Ca donnerait une image un peu plus cool des créatures étranges de ce pays :

C’est officiel, je milite pour le CAL, Courant Aquatique Libanais

© Mia Sfeir
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Les faux-amis

Les faux-amis,
C’est comme une allergie. Ca vient, ça gratte, c’est nerveux, épidermique, ça s’enflamme, puis ça s’calme et ça repart.
C’est un vieux souvenir d’anglais. Ca te supporte et te support pas. C’est sensitive et pas sensible. C’est actuel et pas actual.
C’est du bruit. Ca sonne, faux, ça vibre, trop, ça jacte, vide, ça braille, fort.
C’est comme les moustiques.

Ce moustique-là a adoré poser pour moi

C’est saisonnier. Ca te croise. Ca te zieute. Ca te pique. Ca te pompe. Parfois ça fait même le mort pour te feinter.

Ne vous faites pas avoir. D’ici quelques secondes ce moustique sera plein de vie

Et comme les moustiques, ça se vaporise, ça laisse des traces sur ton mur, mais heureusement ça se nettoie facilement. Puis parfois ça se transforme.

Observez comme il se transforme

Et ça devient de l’amitié. Mais c’est rare.

Nous étions à un doigt de devenir amis

© Mia Sfeir
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God bless America

Je crois en la bonne foi des américains

A l’heure où les théories conspirationistes sur la mort de Ben Lahaine battent leur plein et où des milliers d’américains courent les rues en slip pour célébrer les attentions du 11 septembre, laissez-moi attirer votre attentat sur quelques réflexions inédites et vous soumettre mon explication sur la mort de celui qui a fait trembler l’oncle Sam.

Si je vous dis 911 (nine eleven) :
– Vous pensez aussitôt barbu sanguinaire en toge, adepte de vidéos de mauvaise qualité et de grottes préhistoriques.
– Vous vous ressassez l’image des deux avions qui viennent s’exploser dans le world Trade Center. A l’époque, vous aviez même cru à un « replay » hertzien, habitués que vous êtes aux répétitions débilitantes et brainstormisantes des chaînes infos type Lci, iTélé, Euronews…
– Vous remerciez secrètement le ciel de vous avoir fait chrétien, juif ou bouddhiste
– Dans un éclair d’intégrité, il vous arrive de plaindre les musulmans d’être placés dans un même sac de mauvaises graines réduites en poudre de nitrate, nourriture divine pour âmes miséreuses et perdues.

Mais avez-vous déjà songé aux dommages collatéraux ?

Je ne parle pas des 3000 morts du 11 septembre ou des centaines de milliers d’autres tombés en Afghanistan et en Irak, qui vous font presque autant d’effet aujourd’hui que l’annonce d’une grève des transports à la SNCF. Je ne parle pas des problèmes digestifs de l’administration américaine qui devrait se méfier du mélange Malox/Red Bull. Non.

Je parle du préjudice subi par Porsche qui avait 120 possibilités de combiner 3 chiffres de 0 à 9, et qui a choisi la pire : 911. Les spécialistes vous diront que le bolide s’appelait 901 avant que Peugeot et son obsession du zéro au milieu de ses modèles, ne vienne changer la donne.

Eh bien moi, au lendemain de la mort présumée d’OBL, j’aimerais saluer le courage et l’humilité des milliers de conducteurs de Porsche qui pendant plus de dix ans ont feint de sourire, cheveux au vent, dans une voiture décapotable flanquée de la combinaison chiffrée la plus maudite de l’histoire américaine. J’aimerais que nous ayons tous une pensée pour ces malheureux qui en quelques secondes sont passés du statut de privilégiés à celui de supporters du 11 septembre.

Mais il y a autre chose. Les réactions de liesse dans les rues américaines à l’annonce de la mort d’OBL ont suscité l’indignation de nombreux médias. Or il n’y avait vraiment pas de quoi s’indigner. Si les américains semblent si heureux, c’est qu’ils viennent de remporter « Pétrole Express » face à la dernière équipe en place, Al Qaida et son capitaine OBL. Dans ce jeu de télé-réalité, une seule règle : le dépassement de soi pour survivre en terre hostile. Les vraies images bientôt disponibles au grand public filment un OBL coincé entre deux rochers, en train de se faire dévorer par un ours. Une autre scène le montre nu, pendu à un arbre les yeux crevés par un condor. Et ça, ça donne du baume au coeur des amer-loques. Et on les comprend. C’est en effet si drôle de le voir se faire piétiner par une bande d’hyènes en rut, ce salaud de terrhostile. Cela dit, il avait de l’humour. Appuyer sur le buzzer un jour de numéro d’appel d’urgence. « Someone please call 911 », fallait y penser…

S’agissant de la mort d’OBL…Quelqu’un a-t-il fait le lien entre sa mort et la béatification de Jean-Paul II ?

Moi bien sûr. Vous avez été choqués d’apprendre que le corps de Ben Lahaine a été balancé par dessus bord aussitôt après le raid des Seals ? Tempérez vos ardeurs et soyez un peu plus christiques que ça ! Les américains, qui ont à peu près la même vision du bien et du mal qu’un enfant de 5 ans ont en réalité lancé un défi au Saint des Saints. En ce dimanche 1er mai où plus de 2 millions de chrétiens étaient réunis en terre vaticane pour célébrer la béatification de Jean Paul II, les américains ont voulu faire d’une pierre deux coups : baptiser OBL en le lavant de ses nombreux péchés (d’où l’immersion) et donner à l’ancien pape l’occasion d’accomplir son premier miracle de Saint post-mortem. Heureusement, il n’y a dans l’histoire des religions qu’un seul sauvé des eaux.

© Mia Sfeir
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Le renard passe passe

Il y a quelques mois, un renard a croisé ma route. Pas le renard rusé qu’on nous sert à toutes les sauces dans les contes pour enfant. Mais un renard doté d’une force de regard peu commune. Je me suis arrêtée sur la chaussée pour l’observer. Il m’a regardée droit dans les yeux. Son intensité m’a déroutée.

Il était sur le point de me dire : « Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde, je serai pour toi unique au monde ».
Il allait même me livrer son secret : « Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » Sauf que je n’ai pas eu la chance du Petit Prince.

Mon renard à moi a pris la fuite au premier klaxon de voiture, au loin. Il s’est réfugié derrière d’épais buissons aux odeurs familières, le temps de calmer les battements de son cœur effrayé. Par qui ? Par quoi ? Peur du klaxon ? Peur de moi ? Il m’a laissée en pleine gestation d’un regard qui en disait pourtant long.

Si j’en veux à la voiture ? Pas vraiment. J’étais garée en plein milieu de la chaussée, sur une route qui filait droit vers les étoiles. Je gênais sans doute. Mais je sais aussi que « droit devant soi, on ne peut pas aller bien loin ». Alors je souhaite à la voiture de se perdre en route et au renard d’aimer les battements de son cœur.

– Je crois que tu te trompes sur les intentions du renard. S’il s’est enfui, c’est parce qu’il connaît les ruses du cœur. Il sait que la force d’un battement étouffe les appels de la raison. En observant la voiture arriver au loin, il n’a pu faire abstraction du risque qu’elle déraille et qu’elle te heurte. Il a considéré son cœur et lui a préféré le tien. Ce faisant, il pense t’avoir porté la plus haute considération. C’est ce que certains appellent l’amour sacrifié.

– Je n’ai jamais voulu qu’il sacrifie quoi que ce soit, seulement qu’il accouche des mots que contenait son regard !

– Ce que tu as vu et aimé, c’est précisément la peur que tu as éveillée en lui. C’est les tremblements de son âme effrayée d’avoir peut-être rencontré son amie et soeur. En réalité, à trop vouloir comprendre son regard, tu en as oublié le tien. A trop vouloir écouter ses battements, tu en as délaissé les tiens. Remercie-le d’avoir sacrifié son amour. Il t’a sauvé la vie.

– Mais alors, a quoi peut bien servir un amour sacrifié ?

– A te faire comprendre que l’amour ne supporte aucun qualificatif. Il ne saurait être premier, grand, véritable, absolu, parfait, platonique, impossible, inconditionnel ou sacrifié. L’amour naît et meurt dans un même regard, invisible pour les yeux. Alors souris et tiens toi prête.

© Mia Sfeir
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Voleur de regard

Un jour, sur la route
Mon regard est tombé dans le sien
Si loin qu’il n’en est pas revenu
Si bas qu’il ne s’est plus relevé

On me dit que mon regard est là
Quelque part entre la misère et la mer
On me dit qu’il erre depuis des jours
Dans une poussière qu’il ne connaît pas

Son départ m’a fait mal
Et je ne veux pas m’en remettre
Même s’il est parti sans prévenir
Même s’il m’a quittée pour les yeux d’un autre

Si un jour vous croisez cet autre
Si vous croisez cet enfant des rues
Essayez de capter son regard
Vous y trouverez peut-être le mien

© Mia Sfeir
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Le Q entre deux lettres

Pile je reste
Face je pars

Sauf que j’ai pas de pièces sous la main, c’est vraiment pas d’Q.
Ce que j’fous là? Une émotion. Un coup du destin. Un coup de pied au Q.
Là d’où je viens? Tout est beau mais on n’a pas assez le feu au Q.
Mon sentiment ici? Une vie à l’envers dans un espace trop étroit. Et l’envolée du Q aussi.
Si je préfère Paris ou Beyrouth? Paris et Beyrouth se joignent à moi pour demander le retrait immédiat de cette horripilante question Q-Q-la praline.
Mon avenir? Sans hésitation, le Q entre deux sièges d’avion.
Qu’est-ce qu’un libanais? Un être humain qui a en permanence le Q entre deux lettres :

P pour Partir
R pour Rester

© Mia Sfeir
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