L’air de rien. L’air de tout.

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Inspire, expire. Respire.
La vie est là. L’essentiel est là. Ne cherche plus. N’essaie plus de comprendre. La crise de la tête européenne et autres, c’était ça. Un oubli public, privé, structurel, fonctionnel, systémique, endémique. Une négligence. Respirer. Un acte gratuit, facile, solidaire, à la portée de tous. Respirer. Un médicament remboursé par la Sécurité Divine. Des molécules qui pleuvent par milliers. Partout. Pour tous. Tout le temps.
T’en fais une tête! Respire! Moque toi, mais respire. Inspire, expire. Moque toi, mais réalise ta chance. Inspire, c’est ta source d’énergie. Inspire l’amour, la joie d’être en vie. Inspire la nature, elle te le rend. Expire ton malheur. Chasse-le. Expire ta haine, tes frustrations. Souffle sur tes peines. Expire tes hantises, tes peurs, ton désarroi. Prends l’air, dirige-le. Il t’emmènera où tu voudras. Tu es maître à bord de ton ballon. N’en veux pas aux oiseaux de toucher tes rêves du bec. Ils prennent soin de ton air pendant que tu envies leurs ailes. Ne les cherche plus, tu les asphyxies. Tu les étouffes. Tu peux inventer, tu peux construire, plus haut, plus fort, plus dingue, mais tu ne peux pas toucher le ciel. Tu n’es pas fait pour ça. Tu n’es pas conçu pour être partout. Ton intelligence te donne l’illusion d’incarner le divin. Le beau leurre. Tu es infini mais tu n’es pas tout. Tu n’es pas fait pour tout. Tu n’es pas conçu pour être partout. Par peur de te connaître, tu lorgnes sur tout ce qui n’est pas toi. Commence par être bien chez toi. Tu respires mal chez toi. Tu suffoques chez toi. Tu vis en apnée chez toi. Ca bloque. Ca se tend. Ca se noue. Ca coince. Ca fume. Ca palpite. Ca fourmille. Ca tremble. Ca brûle. Ca survit. Ca sous-vit. Ca soupire. Ca délire.
Pour t’en sortir, respire.
Prends conscience de l’immensité de cet acte, Respirer. Un adage dégoulinant de popularité nous dit « Chasse le naturel, il revient au galop ». La citation ne se trompe pas. Qu’y a-t-il de plus naturel au monde que de respirer? Chasse ta respiration, oublie-la, étouffe-la, elle revient au galop, au triple galop, accélère ton rythme cardiaque, t’hyperventile et t’assomme. Alors n’oublie pas ce privilège que tu as en commun avec le reste du monde. N’en fais pas un fiasco au patrimoine élémentaire de l’humanité. En le gaspillant, en l’utilisant mal, il n’en restera que les sillons laissés par ta fuite en avant. Inspire. Expire. Respire le souffle divin. Accepte ce partage avec le reste de l’humanité. La justice est dans ce partage. Ta liberté est dans cette acceptation.

Hasard ou coïncidence, ma musique de fond est Sia – Breathe me. Respirer l’autre, c’est encore autre chose. L’amour peut-être…

© Mia Sfeir

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2 réponses à L’air de rien. L’air de tout.

  1. Laurent dit :

    Et si tu avais écouté « Breathe » de Prodigy, ça aurait donné quoi ?
    Dingue, non ?

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