God bless America

Je crois en la bonne foi des américains

A l’heure où les théories conspirationistes sur la mort de Ben Lahaine battent leur plein et où des milliers d’américains courent les rues en slip pour célébrer les attentions du 11 septembre, laissez-moi attirer votre attentat sur quelques réflexions inédites et vous soumettre mon explication sur la mort de celui qui a fait trembler l’oncle Sam.

Si je vous dis 911 (nine eleven) :
– Vous pensez aussitôt barbu sanguinaire en toge, adepte de vidéos de mauvaise qualité et de grottes préhistoriques.
– Vous vous ressassez l’image des deux avions qui viennent s’exploser dans le world Trade Center. A l’époque, vous aviez même cru à un « replay » hertzien, habitués que vous êtes aux répétitions débilitantes et brainstormisantes des chaînes infos type Lci, iTélé, Euronews…
– Vous remerciez secrètement le ciel de vous avoir fait chrétien, juif ou bouddhiste
– Dans un éclair d’intégrité, il vous arrive de plaindre les musulmans d’être placés dans un même sac de mauvaises graines réduites en poudre de nitrate, nourriture divine pour âmes miséreuses et perdues.

Mais avez-vous déjà songé aux dommages collatéraux ?

Je ne parle pas des 3000 morts du 11 septembre ou des centaines de milliers d’autres tombés en Afghanistan et en Irak, qui vous font presque autant d’effet aujourd’hui que l’annonce d’une grève des transports à la SNCF. Je ne parle pas des problèmes digestifs de l’administration américaine qui devrait se méfier du mélange Malox/Red Bull. Non.

Je parle du préjudice subi par Porsche qui avait 120 possibilités de combiner 3 chiffres de 0 à 9, et qui a choisi la pire : 911. Les spécialistes vous diront que le bolide s’appelait 901 avant que Peugeot et son obsession du zéro au milieu de ses modèles, ne vienne changer la donne.

Eh bien moi, au lendemain de la mort présumée d’OBL, j’aimerais saluer le courage et l’humilité des milliers de conducteurs de Porsche qui pendant plus de dix ans ont feint de sourire, cheveux au vent, dans une voiture décapotable flanquée de la combinaison chiffrée la plus maudite de l’histoire américaine. J’aimerais que nous ayons tous une pensée pour ces malheureux qui en quelques secondes sont passés du statut de privilégiés à celui de supporters du 11 septembre.

Mais il y a autre chose. Les réactions de liesse dans les rues américaines à l’annonce de la mort d’OBL ont suscité l’indignation de nombreux médias. Or il n’y avait vraiment pas de quoi s’indigner. Si les américains semblent si heureux, c’est qu’ils viennent de remporter « Pétrole Express » face à la dernière équipe en place, Al Qaida et son capitaine OBL. Dans ce jeu de télé-réalité, une seule règle : le dépassement de soi pour survivre en terre hostile. Les vraies images bientôt disponibles au grand public filment un OBL coincé entre deux rochers, en train de se faire dévorer par un ours. Une autre scène le montre nu, pendu à un arbre les yeux crevés par un condor. Et ça, ça donne du baume au coeur des amer-loques. Et on les comprend. C’est en effet si drôle de le voir se faire piétiner par une bande d’hyènes en rut, ce salaud de terrhostile. Cela dit, il avait de l’humour. Appuyer sur le buzzer un jour de numéro d’appel d’urgence. « Someone please call 911 », fallait y penser…

S’agissant de la mort d’OBL…Quelqu’un a-t-il fait le lien entre sa mort et la béatification de Jean-Paul II ?

Moi bien sûr. Vous avez été choqués d’apprendre que le corps de Ben Lahaine a été balancé par dessus bord aussitôt après le raid des Seals ? Tempérez vos ardeurs et soyez un peu plus christiques que ça ! Les américains, qui ont à peu près la même vision du bien et du mal qu’un enfant de 5 ans ont en réalité lancé un défi au Saint des Saints. En ce dimanche 1er mai où plus de 2 millions de chrétiens étaient réunis en terre vaticane pour célébrer la béatification de Jean Paul II, les américains ont voulu faire d’une pierre deux coups : baptiser OBL en le lavant de ses nombreux péchés (d’où l’immersion) et donner à l’ancien pape l’occasion d’accomplir son premier miracle de Saint post-mortem. Heureusement, il n’y a dans l’histoire des religions qu’un seul sauvé des eaux.

© Mia Sfeir
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3 réponses à God bless America

  1. Alex sfeir dit :

    J’ai pas lu ton article….je l’ai bu…Humour sarcastique, parfait ecrit, nuances extremements bien pensées! Un grand chapeau a une soeur qui ne cesse de m’epater… Avec beaucoup de fierte jvoulais te dire que je t’aimais, et s’il te plait, continue a ecrire parce que tu fais rever..

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