Lover Nature

Sensual horizonI pictured these two women on a beach in Dubaï. At first I saw the darkness of their long veil and wondered how they could stand the sun. But it only lasted few seconds, then I noticed the wind blowing up their veil, welcoming their clothes, inviting them for a dance. I watched it for a while and wondered if these souls realized that the wind was seducing them, floating like crazy to get their attention, running in and out to impress them and get the chance to uncover them. I was attending a conniving exchange between nature and fabric, nature and human. But then came the sun. I watched it competing with the air and wondered which one got in touch with the women first. It seems like competition is inherent to nature. I watched the king of all stars warming up the bodies, lighting up the veils, tanning the skin. I watched him making two strangers wear glasses to make sure they would always stare at him. Such a narcissistic creature! At that stage, I wondered which one was winning, the air and its sensual dance or the sun and its glare ? Pushing my thoughts forward I felt the magnetism of the sea affecting the two silhouettes. Or was it the horizon and its great possibilities?

The women stood for an hour, facing the waves that were winding on the waterbed. Were they watching them carrying their dreams away from the crane city ? Were they happy? Were they sad? Were they smiling? Sighing? The wind shared their thoughts with the horizon, the sun burned them with its love and the sea kept the ashes in its depth like a treasure. Must be part of the seduction game.

© Mia Sfeir

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Et Allah dans tout ça? Il en pense quoi?

Capture d’écran 2015-01-14 à 13.07.27Sept longues et lentes journées se sont écoulées depuis l’instant t. L’instant tuerie. Tu ris, tu meurs. Tumeur des hommes qui perdent leur je et se vengent du nous, les yeux bien enfoncés dans leurs poches infâmes. A genoux devant DieuAllah.

Mais qu’il est moche de faire pleurer Allah!
Allah pleure et ses larmes coulent dans les yeux des victimes.
Allah recherche des poches à trouer pour voir rouler les yeux des barbares sur la beauté de la vie.
Allah a la main qui tremble de colère et le cou rouge de fureur, las de publier de sombres et sanglantes histoires, las des mauvaises traductions. Il n’a plus le coeur à l’ouvrage. Comme une envie de faire la grève et de fermer sa maison d’édition.
Allah ne parvient plus à lire, il louche à force de voir ces hommes de terreur se dédoubler, adoubés par des fous. Il entend le claquement de leurs armes et l’envie lui prend de leur donner des claques. Il voit le suintement du sang des innocents et vomit sur la dévotion confite de ces lâches. Au paradis, il n’a prévu pour eux ni radis, ni pommes, ni vergers, tout juste une huile vierge pour frire leur foi grasse qui éclabousse les fidèles, les vrais, les sains, les discrets, les modèles, pour cette religion de paix!

Islam, bientôt île sans-âme-qui-sourie. Une île noire de rage, noire de honte, noire de silence et pire que tout, noire de solitude…dans un bleu blanc rouge frémissant.
Car le bleu blanc bouge, il craint pour sa progéniture. Et Allah le comprend si bien.
Aussi dans un geste ultime de solidarité et d’amour universel, décide-t-il de fermer boutique et de cesser d’écrire, dérogeant à sa règle d’or : la règle suprême et souveraine du mektoub. Depuis sa résidence céleste et immémoriale, aidé par des milliers d’anges, il se met à lancer des dés et des crayons. Des crayons, symboles de tous les textes publiés auxquels il ne prend aucun goût et de tous ceux qui ont été mal traduits. Des dés, symboles du hasard et de l’arbitraire, frappés du nombre de morts qui s’accumulent de jour en jour en son nom. Son geste est une invitation au monde et à chaque musulman pratiquant ou non, converti ou pas, à prendre son destin et celui de sa religion en main et écrire sa page d’amour pour l’humanité, son cri de colère pour dénoncer la barbarie. Une parenthèse que permet Allah, une exception à sa règle séculaire, en attendant de reprendre goût à l’écriture…

Ainsi donc sur terre, il se mit à pleuvoir des crayons et des dés par centaine de milliers, sur les hommes, sur les femmes, sur les jeunes et les moins jeunes, sur les athées, les laïcs, les sunnites, les chiites, et les autres. Pour que plus jamais, nous n’ayons à revivre l’instant t, pour que plus que jamais, nous décidions de vivre.

© Mia Sfeir

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L’air de rien. L’air de tout.

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Inspire, expire. Respire.
La vie est là. L’essentiel est là. Ne cherche plus. N’essaie plus de comprendre. La crise de la tête européenne et autres, c’était ça. Un oubli public, privé, structurel, fonctionnel, systémique, endémique. Une négligence. Respirer. Un acte gratuit, facile, solidaire, à la portée de tous. Respirer. Un médicament remboursé par la Sécurité Divine. Des molécules qui pleuvent par milliers. Partout. Pour tous. Tout le temps.
T’en fais une tête! Respire! Moque toi, mais respire. Inspire, expire. Moque toi, mais réalise ta chance. Inspire, c’est ta source d’énergie. Inspire l’amour, la joie d’être en vie. Inspire la nature, elle te le rend. Expire ton malheur. Chasse-le. Expire ta haine, tes frustrations. Souffle sur tes peines. Expire tes hantises, tes peurs, ton désarroi. Prends l’air, dirige-le. Il t’emmènera où tu voudras. Tu es maître à bord de ton ballon. N’en veux pas aux oiseaux de toucher tes rêves du bec. Ils prennent soin de ton air pendant que tu envies leurs ailes. Ne les cherche plus, tu les asphyxies. Tu les étouffes. Tu peux inventer, tu peux construire, plus haut, plus fort, plus dingue, mais tu ne peux pas toucher le ciel. Tu n’es pas fait pour ça. Tu n’es pas conçu pour être partout. Ton intelligence te donne l’illusion d’incarner le divin. Le beau leurre. Tu es infini mais tu n’es pas tout. Tu n’es pas fait pour tout. Tu n’es pas conçu pour être partout. Par peur de te connaître, tu lorgnes sur tout ce qui n’est pas toi. Commence par être bien chez toi. Tu respires mal chez toi. Tu suffoques chez toi. Tu vis en apnée chez toi. Ca bloque. Ca se tend. Ca se noue. Ca coince. Ca fume. Ca palpite. Ca fourmille. Ca tremble. Ca brûle. Ca survit. Ca sous-vit. Ca soupire. Ca délire.
Pour t’en sortir, respire.
Prends conscience de l’immensité de cet acte, Respirer. Un adage dégoulinant de popularité nous dit « Chasse le naturel, il revient au galop ». La citation ne se trompe pas. Qu’y a-t-il de plus naturel au monde que de respirer? Chasse ta respiration, oublie-la, étouffe-la, elle revient au galop, au triple galop, accélère ton rythme cardiaque, t’hyperventile et t’assomme. Alors n’oublie pas ce privilège que tu as en commun avec le reste du monde. N’en fais pas un fiasco au patrimoine élémentaire de l’humanité. En le gaspillant, en l’utilisant mal, il n’en restera que les sillons laissés par ta fuite en avant. Inspire. Expire. Respire le souffle divin. Accepte ce partage avec le reste de l’humanité. La justice est dans ce partage. Ta liberté est dans cette acceptation.

Hasard ou coïncidence, ma musique de fond est Sia – Breathe me. Respirer l’autre, c’est encore autre chose. L’amour peut-être…

© Mia Sfeir

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Mon style ? Pas toujours objectif

J’étais là, assise parmi mes amis dans un café parisien, le genre de café où pullulent belles montures et apollons au style travaillé, à la branchitude consommée -pour ne pas dire camée. Consommée parce que le personnage parisien n’en finit pas de perfectionner sa branchitude, il n’en a jamais assez de se débrancher pour se rebrancher. Il saute de prises de courant en prises de position, se prend les pieds dans des câbles qu’il pète à l’occasion de semaines de la mode, se perd entre le placard de sa grand-mère et celui de sa mère, verse dans le rockeur puis dans le bûcheron. Hachement bien, sauf quand il décide que le bûcheron est un plouc (id est tous ceux qui vivent en dehors de la sphère parisienne) qui s’ignore, il se rabat alors sur le marin, ce vieux loup salin, bûcheron aussi à ses heures terrestres. Le cercle est vicieusement vertueux. D’ailleurs, il n’est pas dit que le parisien branché rejette totalement ce qu’il considère être le style du plouc de base. Le temps d’une durite mal raccordée, il peut lui aussi se laisser aller aux pulls à col rond tricotés par sa grand-mère laissant entrevoir deux petits triangles à carreaux – à fortiori une chemise. Le plouc devient, le temps d’une saison, un atout « transition » pour « casser » le manque d’originalité ambiant et aller vers le plus niché des styles, celui du short court et son duo de chaussettes au-dessus du genou pour protéger les rotules de l’implacable hiver, par exemple. « Casser », ou l’action la plus recommandable pour tout branché qui ne s’ignore pas. « Casser » le noir avec un autre chromosome de couleur. « Casser » le court avec du long, le large avec du serré. Quitte à se casser le bras pour créer une asymétrie d’ensemble, le tout est de « casser ».

J’étais donc là, assise parmi mes amis dans un café parisien, à écouter les uns casser des sucrettes sur les autres, à détailler le monde, à dégrossir la vie, lorsque parvint à moi une mélodie familière et terriblement attachante, des rires incessants parmi lesquels je voulus immédiatement me trouver, une cacophonie bruyante qu’il m’était incapable de déplorer…pour la simple raison qu’il s’agissait d’un petit groupe de Libanais. De leur univers, je savais tout ou presque, jusqu’à l’extraordinaire persistance d’un style. Le 501 et sa chemise Façonnable doublée d’un maillot de corps hygiénique m’attendrirent en une fraction de secondes.

© Mia Sfeir

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Silence, ça tourne!

Je ne pense pas donc je fuis

Réfléchir bien ou réfléchir mal, au fond l’essentiel n’est-il pas de réfléchir ?
Qu’est-ce qu’une société bien-pensante, sinon une bulle de vanités ? Une goutte de bonnes intentions dans un gouffre d’orgueil. Et lorsque notre pensée s’érode pour rejoindre les eaux plates de l’ignorance, lorsque des schémas de vie à entrées multiples ne se réduisent plus qu’à un couloir de la mort stérile, ne perdons-nous pas l’essentiel : notre liberté de penser et de réfléchir ? Pourquoi cette liberté que nous défendons avec tant de ferveur dans ses autres dimensions expressive, individuelle, circulatoire, religieuse, a-t-elle cessé d’exister sur un plan vital ? Nous nous sommes consciemment privé et détaché de ce qui constitue notre plus grande capacité d’être humain. L’auto-mutilation atteint son paroxysme lorsque le moi n’existe plus qu’à travers la pensée et la réflexion des autres. L’absence de douleur immédiate oblitère nos canaux de conscience. Dans cet état de quasi-conscience, nous acceptons d’être des « sachants » inactifs au service d’une toute puissance active : la pensée unique. Nous devenons alors les témoins silencieux et par-là les complices du choix de quelques cerveaux suffisamment motivés pour mettre leurs compétences en commun, dans une pensée synthétisée, affranchie de celle de milliards d’autres. En concédant sans condition l’espace de liberté de notre pensée et de notre réflexion, nous ne naissons plus pour être, mais pour paître. L’herbe des autres, les champs des autres. Nous devenons responsables de leurs récoltes. Les canaux de la pensée, ces tuyaux longs et lourds chargés d’idées, n’ont pas été conçus droits et unidirectionnels. Ils sont au contraire remarquables par leur complexité. Qu’advient-il de notre pensée lorsqu’elle s’effrite, se simplifie, s’uniformise? En la dirigeant tout droit, les bords nous protègent et nous rassurent. Le « borderline » est le pas à ne pas franchir. La pensée de trop. L’idée de trop. Le pas de trop, celui qui nous rapproche un peu plus de ce que nous sommes et nous permet le dialogue le plus conscient avec notre liberté. Or par les temps qui courent, il fait bon vivre sans risques, loin des limites de l’esprit. Il fait bon ne pas se frotter à la minorité pensante et courir le risque de l’offenser. Et tant pis si nos oeillères de ciment appauvrissent nos sens. Tant pis si elles réduisent considérablement notre champ de vision, nos cultures. Le champ des possibles, ce vaste territoire surexploité par la société bien-pensante.

Alors il ne faut plus nous plaindre ou accepter d’emprunter les chemins de réflexion les plus sinueux et les plus tortueux. Impasses, obstacles et murs sont des régénérateurs d’idées. Ils sont les conservateurs du musée de la pensée et de ses tournoiements. Plutôt que de ses atermoiements.

© Mia Sfeir

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Gare aux loups !

Libanais,

Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es pas un mouton Tu n’es 

© Mia Sfeir

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iDentity 3

– Ca n’a pas l’air d’aller…
– Non. J’ai perdu mon identité.
– Vraiment? Où donc ?
– Un soir entre Paris et Beyrouth.
– Comment as-tu fait pour la perdre?
– J’ai été distraite, je regardais ailleurs.
– Pourrais-tu l’identifier si tu la retrouvais ?
– Difficilement.
– Même si je t’en montrais plusieurs…?
– J’ai toujours eu du mal à la reconnaître.
– Changeait-elle d’apparence?
– Elle devait s’adapter.
– C’était une séductrice?
– Non, juste une survivante.
– Alors tu ne devrais pas t’en faire pour elle.
– Pour elle, je ne m’en fais pas. Elle est suffisamment forte pour exister par elle-même.
– Tu as donc peur pour toi?
– Elle a quelque chose qui m’appartient.
– Quelle est cette chose?
– Un livre, plein d’images et de rires d’enfants.
– Ce livre est introuvable ?
– Il n’existe nulle part.
– Tu as bien cherché?
– Il n’existe qu’en un seul exemplaire.
– Tu as questionné ton entourage à son sujet ?
– Oui, mais ses réponses sont biaisées.
– Pour quelle raison ?
– Ils ont tous le même livre, la couverture est la même mais le texte diffère. Il est traduit. Son souffle n’est pas le même.
– Tu es donc à la recherche de ce souffle ?
– Oui. Je crois qu’en l’invoquant haut et fort, en implorant les montagnes, il se manifestera.
– Pourquoi ne pas simplement réécrire le livre?
– Parce que je l’écrirais avec mon coeur et mes yeux d’adulte.
– Parce que tu as aussi perdu ton coeur et tes yeux d’enfant?
– Non, mais je n’ai pas le souffle.
– As-tu espoir que les vents tournent?
– J’ai espoir qu’il vienne à moi.
– Il est peut-être déjà venu.
– Je l’ai cru un temps. Je me suis trompée.
– Que s’est-il passé?
– J’ai rencontré un homme riche. De plusieurs identités.
– Il a retrouvé la tienne ?
– C’est ce que je croyais. Jusqu’à ce que je réalise que j’étais moi-même incapable de la reconnaître.
– Il possédait peut-être ton livre ?
– Non, juste une pâle copie. Son souffle m’a pourtant chatouillé le ventre.
– C’était peut-être le tien…
– Il m’était familier. Mais ce n’était pas le mien.
– Comment le reconnaîtras-tu lorsqu’il viendra à toi ?
– Je le reconnaîtrai lorsque je ne serai plus essoufflée.

© Mia Sfeir

Les 3 étapes de la recherche identitaire :

Mettre un avis de recherche

Ecouter les histoires des autres

Laisser le souffle monter en soi

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Believing

Boiling thoughts in a peaceful night,
clumsily driven by a living heart,
were calling for two very old men,
asking for their wandering to end.
One of them is a physician,
the very first expert in wells;
he says “Reality is an addition
of ropes and pulleys and buckets and hands.
Learn the right movement to extract your dreams;
I show all components, explain every gear.
Don’t throw any and don’t call me, please;
when time will come I will make it clear”.
The second one is a magician,
the very last one left on earth;
he says “Reality is a deep fount.
Fill it with dreams of love and birds;
I have the great power to reveal
when founts of dreams will overflow.
Don’t waste any and don’t call me, dear;
when time will come I will let you know”.

While shouting out for the physician
and begging please the great magician,
a drop of fine gold lightened the obscure,
picturing a dazzling creature;
she said “your calls echoed in my ear
and there is nothing I can do, dear
except the things I love and believe in”.
Boiling thoughts turned into quivering,
thinking the magician was talking.
“ If you want to end the wandering,
tell me please, I explain everything”,
whispered softly the creature
to the creation of the thinker.
It sounded like a physician chorus,
But it was the song of the divine Morpheus
who firmly believed in a talent
given to him by the Ancients :
By tickling thoughts with his voice,
by caressing them with his wings,
he could put an end to their wandering.

© Mia Sfeir

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Histoire d’un Peintre Tout-Puissant

Il était une fois, un Peintre Tout-Puissant
Capable de ressusciter morts et vivants
Sur des toiles vierges de tout dessin
En trois petits jours, montre en main.
Il peignait le plus souvent assis,
Courbant son pauvre dos endolori
Par de nombreuses années de pratique
Qui l’avaient rendu paralytique.

Sa femme, Marie, veillait à son confort,
Et pour cela ne ménageait pas ses efforts.
Elle montait et descendait cinq fois par jour
Les sept étages qui séparent les échoppes de leur amour,
Chargée de pierres ponces servant à polir
Les dix doigts de son époux enduits de peinture.
Dans sa dévotion, elle croyait dur comme fer
A la communion des sens de son tendre et cher,
A cet instant de création suspendu
Où le présent et l’éternel se trouvent confondus.
Avec Elise, la muse à la peau de pêche,
L’entente était cordiale, quoique parfois un peu sèche.
Tandis que l’artiste figeait sa chair entre ciel et terre
Sur des toiles encore pures, sans vie, sans enfer,
Elle se récréait à coup d’émissions cathodiques
Pour oublier que son corps n’était qu’une enveloppe chimérique.

Le Peintre était enseveli sous les commandes
Provenant de partout, des quatre coins du monde.
Tous n’avaient d’yeux que pour ses créations
Pour son prodigieux, son unique coup de pinceau
Qu’il tenait toujours de la main droite,
Sa main gauche ayant été conçue moite.
En dépit de sa souffrance ingrate
Qu’il soignait en recourant au Pilates,
Il ne s’arrêtait jamais de peindre
Les plaisirs qu’il ne pouvait atteindre,
Les lois qu’il ne pouvait enfreindre,
Les Hommes qu’il ne pouvait craindre,
Et tant d’autres petites attentions
Généreusement laissées à ses Créations.
Pour évacuer sa douleur et libérer son esprit,
Il criait haut et fort « Je peins, donc Je suis ».

Cette histoire, vous en jugerez,
aurait bien pu être vraie.

A peine.

Rien de tel qu’une pierre ponce pour fabriquer une histoire en béton

© Mia Sfeir
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Ceux-là et les autres

Train de vie.

Il y a ceux qui se battent tous les jours pour l’avoir et montrer aux autres qu’ils sont capables de le garder
Il y a ceux qui ont peur de le prendre et qui regardent les autres s’y jeter à corps perdu
Il y a ceux qui le manqueront toujours et reprocheront aux autres de les avoir retardé

Qui sont ceux-là ?
Qui sont les autres ?

Il y a ceux qui l’ont pris une dernière fois il y a 70 ans – et des poussières d’hommes – pour avoir été ce que les autres ne voulaient pas qu’ils soient.

Qui sont ceux-là ?
Qui sont les autres ?

Il y a celui qui en a fait une sublime folie cinématographique pour la mémoire des uns et les yeux des autres.

Celui-là, qui est-il ?
Celui-là, nous le connaissons.
Les uns sont partis.
Les autres, c’est nous. Dans un train qui ne doit plus dérailler.

© Mia Sfeir

Celui-là, c’est Radu Mihaileanu et son film “Train de vie” à ne pas manquer

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